Grand gobelet en porcelaine décoré en polychromie sur une face de le déesse de la Raison tenant un bonnet phrygien et un faisceau de licteur dans un médaillon sur fond bleu encadré de guirlandes de roses et sur l'autre face d'une inscription «Que mon sort est digne d'envie des riches autrefois je contentais la vanité désormais avec toi je servirai la liberté quand tu boiras à la Patrie » dans un rectangle reposant sur des triangles. Guirlandes de laurier au col attaché par un ruban bleu, blanc, rouge Marque au revers en rouge «Pid..x » pour Protais Pidoux . Fin du XVIIIe siècle, période Révolutionnaire (usures au décor) H : 11,5 cm Provenance : Vente aux enchères Drouot, Paris, 21 mai 1999 Selon Anne-Marie Epple, «Il est assez tentant d'attribuer cette pièce de grande curiosité à Protais Pidoux, grand céramiste qui meurt en 1790 à Nevers. Bien que celui-ci soit réputé avoir cessé son activité dans les dernières années de sa vie, on peut rapprocher cette forme inhabituel en céramique (mais qui existe cependant en faïence de Nevers) d'un gobelet dont un modèle à décor en «petit feu» est illustré in «La faïence de Meillonnas 1760-1845» catalogue de l'exposition du Musée de Brou, rédigé par M. Rosen. Cette pièce était attribué à Lunéville, mais son décor est probablement de Protais Pidoux. Madame Epple, auteur de «Un Maître Peintre en Faïence au 18e siècle, Protais Pidoux», identifie la signature et son «P» caractéristique de la main de Protais Pidoux. Elle suggère que cette timbale, sorte de testament patriotique, a été conçu pour être donnée à un frère maçon, ce qui expliquerait cette signature incomplète avec les points. Le texte, par ailleurs, correspond tout à fait au statut d'un homme qui travailla toute sa vie à la satisfaction des «privilèges» et qui s'en affranchit à la fin de sa vie. Le plus vraisemblable est qu'il ait fait venir une «pièce en blanc» sans doute de Limoges, non loin de Nevers, pour ensuite la décorer ensuite «en chambre».»