Rare paubha représentant Rato Matsyendranath Népal, ca 18° siècle Détrempe sur toile. 109 x 64,5 cm Ce très rare et peut-être unique paubha représente en son centre une des divinités les plus populaires de la vallée de Kathmandu, vénérée à la fois par les hindous et les bouddhistes sous divers noms, tels que Bunga Dya, Karunamaya ou Rato Matsyendranath. Pour les bouddhistes, il est considéré comme un aspect rouge de Lokeshvara. Pour les populations, il s’agit d’une divinité essentiellement associée à la pluie passant six mois dans son temple de Patan, et six dans celui de Bungamati. Sur cette très rare représentation peinte, le dieu est figuré sous la forme d’un jeune enfant debout sur un lotus épanoui arborant un costume et des parures proprement newars. Sa ceinture est ornée de quatre divinités dont Ganesha, un serpent lui fait office de collier, et sa coiffe est marquée d’un vajra sur le bandeau et d’un stupa sur le fleuron central. De part et d’autre du lotus sont agenouillés une divinité et Hayagriva identifiable à sa tête de cheval. Il est entouré d’un halo de flammes sur lequel sont disposées dix divinités hindoues dont les huit qui selon le Karandavyuha Sutra devraient logiquement émaner de son corps, Surya, Chandra, Shiva, Vishnu, Sarasvati, Vayu, Bhudevi et Varuna. …Au niveau de ses épaules sont figurés Brahma et probablement un donateur. Amitayus occupe le sommet de ce halo, faisant un lien avec l’aspect Lokeshvara et renforçant le caractère syncrétique typiquement népalais de cette rare peinture. Deux divinités ailées occupent les angles supérieurs de la composition. Et renvoient à une esthétique neware fortement influencés par le style Rajpute, très présente dans les rouleaux narratifs newars appelés vilampo. Les peintures représentant Bunga Dya sont rares. On peut essentiellement citer ceux du Rubin Museum HAR. Item 100013 et HAR. Item 100038. Références bibliographiques : - Gautama V. Vajracharya : « Nepalese Seasons : Rain and Ritual” Rubin Museum of Art New-York 2016