Gabriel PEIGNOT (1767-1849), bibliographe.3 lettres autographes signées à Claude-Nicolas Amanton (1760-1835), érudit bourguignon, biographe, sous-gouverneur au château de Meudon ; il fut également maire d'Auxonne et propriétaire (et principal rédacteur) du Journal de Dijon et de la Côte d'Or (1813-1831). Vesoul, Beaune et Dijon, 1819-1835. 6 pp. in-4 et in-8. Une à l'en-tête du proviseur du Collège Royal de Dijon. Adresses au dos.Belle correspondance érudite et amicale. " Je travaille ici mes Romains comme si j'étais à Dijon, je ne suis distrait que par des repas diaboliques qui se succèdent sans interruption et qui me fatiguent beaucoup []. La chienne de liste de ces maudits repas ne finira que la veille de mon départ pour Dijon, et malgré toute ma réserve, je crois que je n'y arriverai que pour m'y faire enterrer, mais ce ne sera pas d'inanition []. Je tarde bien à vous remercier, mon bon et cher ami, de votre attention à m'envoyer votre journal que j'ai lu, relu et dévoré avec autant d'avidité et de délectation que les vieux hébreux en mettaient à se régaler de la manne dans le désert []. Je suis aussi étranger aux affaires du monde que le rat de la Fontaine claquemuré dans son fromage de Hollande, avec la différence qu'il était gras comme un moine, peu charitable et sans souci, et que moi je suis sec comme un hareng saure et je donne quelques sols aux pauvres, et que je songe à toute la besogne qui m'attend à Dijon à mon retour []. On m'a fait cadeau de la Bibliothèque de littérature étrangère d'Aignan, en 3 vol. in-8 - de L'histoire philosophique des langues, 1 vol. in-12 - du Traité des sépultures par le grand-d'aussy, livre plein d'érudition et qui me va d'autant mieux que j'ai tous les autres ouvrages de ce savant académicien [] ". La dernière lettre est écrite le 26 septembre 1835, deux jours avant le décès d'Amanton ; il évoque sa maladie, la publication des Deux Crébillon, la Galerie auxonnaise, etc.On joint : une ordonnance accordant une somme à Gabriel Peignot comme inspecteur de la Librairie à Troyes (1814), et un certificat signé par Peignot comme proviseur du Collège royal de Dijon en faveur d'un pensionnaire (1817).