CAMPAGNE D'ITALIE ET BATAILLE DE MONDOVI. 11 lettres (1 incomplète) du baron d'ATHENAZ (frère de Louis Bonaventure Perrin de Lépin), officier savoyard de l'armée Sarde, à son épouse à Chambéry. " Hospice du petit Saint-Bernard ", " camp de la Cime ", Cève, Fossano et Carmagnole, juillet 1793 - avril 1796. 32 pp. in-4. Papier fragile, cassant sur certaines lettres, ayant entrainé des manques en hauts de deux lettres, et des déchirures. Quelques adresses au dos.Passionnante correspondance d'un officier de l'armée sarde qui combat contre l'armée de Bonaparte en Italie. Figure en particulier une relation de la bataille de Mondovi, gagnée par Bonaparte, écrite le 22 avril 1796, lendemain de la bataille. " Après avoir miraculeusement échappé à l'affaire la plus chaude que j'aye encor vu, mon premier soin ma douce amie, est de venir te dire que, grâce à Dieu, je me porte très bien ; il n'en est pas de même de bien d'autres car nous avons eu beaucoup de tués et de blessés, et un très grand nombre de prisonniers. L'affaire a commencé dès le point du jour et a duré jusqu'au soir, que les Dragons du Roi sont tombés sur un corps de cavallerie qui venoit nous attaquer dans la plaine où nous étions venus nous former en masse après avoir été attaqués et forcés d'hauteurs en hauteurs jusqu'au dessous de Mondovi [] ". Il raconte le déroulement des affrontements, et la mort de plusieurs de ses camarades proches, tous Savoyards comme lui, et la manière dont lui-même, l'épée à la main, a chargé l'ennemi, se retrouvant au milieu des lignes adverses, et fait prisonnier un bref instant avant de réussir à s'enfuir Figure également une superbe lettre relatant la bataille de Loano (23 novembre 1795) qui vit la victoire des armées française de Masséna sur les Autrichiens de Wallis et d'Argenteau.La correspondance se termine le 29 avril 1796, lendemain de la signature de l'armistice de Cherasco, point d'orgue de la campagne éclair de Bonaparte qui, en deux semaines, a mis à genoux le royaume de Sardaigne. " Je me porte bien, ma chère amie, et continuerai de même à moins que l'air et les médecins de ce pays n'en disposent autrement. Avant hier au soir 27, le Bon La Tour et le mqs Costa ont signé à Cherasco avec le g. Buonaparte une suspension d'arme jusqu'à qu'on soit convenu de la paix, le Cte de Revel St André et l'Avocat Tonso sont partis hier pour aller à Paris traiter avec le Directoire. En attendant, toute l'armée est campée en deça de Tanaro []. Les François sont entrés hier au soir à Coni, et entrent ce matin à Cêve et Tortonne qu'on leur a donné comme places de sûreté jusqu'à la Paix. Notre g. Coli nous a quitté hier les larmes aux yeux et a remis le commandement général de l'armée au Bon La Tour. Tous nos alliés ont regagné leur pays à notre grande satisfaction, heureux s'ils n'avoient rien fait, ils nous ont laissé supporter tout le poids de la guerre et n'ont jamais paru que pour fuir et nous trahir. On ignore les conditions qu'on imposera, la Paix étoit nécessaire dans notre position actuelle [] ".