MERCURE DE FRANCE. Manuscrit autographe, 16 pp. très grand in-folio (46 x 30 cm, divisé en 2 colonnes, ce qui fait 2 pages en une) sur papier fort. [1778]. Corrections dans le texte et ajouts en marge.Important manuscrit contenant des brouillons d'articles pour le Mercure de France : " L'Histoire de l'Amérique par M. Robertson [] " (6 pp.), " Des historiens latins et des historiens anglois " (6 pp.), " Tableau de la vie sauvage " [suite de l'Histoire de l'Amérique] (20 pp.) : " Les nations les plus civilisées, les peuples les plus éclairés, se sont toujours occupés de la vie sauvage ; en s'éloignant de ce point d'où elles sont toutes parties, toutes les nations y ont toujours reporté leurs regards en soupirant comme si elles se fussent éloigné du bonheur. Le poëte et le philosophe y ont toujours cherché où les images de la félicité, ou les lumières qui peuvent éclairer sur sa destination et sur la route qu'il doit prendre pour arriver au bonheur []. Dans ce tableau de la vie sauvage, qui nous paroit une des meilleures choses que M. Robertson ait écrite, il est deux faits très connus, mais qui méritent, peut-être, cependant que nous nous y arrêtons plus encore que sur les autres. C'est ce courage, cette sorte d'impassibilité que le sauvage, prisonnier de guerre, fait éclater au milieu des tortures qu'on lui fait souffrir ; l'autre est cette froideur, cette indifférence que presque tous les sauvages de l'Amérique montroient pour les femmes. Les écrivains et les philosophes se sont partagés sur la cause de cette énergie qui élève le sauvage au-dessus de toutes les terreurs d'une mort dont il voit tous les appareils et surtout au-dessus de toutes les douleurs que la barbarie la plus ingénieuse peut inventer []. On à peine à concevoir comment la nature peut ainsi se manquer à elle-même [] ".