[ROBESPIERRE]. Ensemble de manuscrits autographes, formant 29 pp. in-folio et in-8 sur feuillets épars, l'un écrit au dos d'une L.A.S de Fouché lui étant adressée en date du 26 thermidor an 3. Avec ratures et corrections.Très intéressant ensemble de notes inédites de Garat en bonne partie consacrées à Robespierre, rédigées vers 1795 au moment de la parution de son ouvrage Mémoire sur la Révolution ou exposé de ma conduite dans les affaires et dans les fonctions publiques.Extraits : Texte intitulé : " De Maximilien Robespierre, de son esprit, de son caractère, du rôle qu'il a joué, de ses (idées ?) et de son supplice " (2 pp. in-folio, écrit sur une moitié des feuilles). " Je l'ai connu, j'étois avec lui à l'assemblée constituante. Nous avons voté de la même manière sur presque sur toutes les questions. Depuis, Robespierre a toujours été mêlé à tous les grands événements ; je m'y suis trouvé dans quelques uns, et j'ai toujours suivi et observé avec la plus inquiète attention tous les événements et tous les hommes. Je n'ai jamais été ni son ami, ni son ennemi personnel, mais j'ai souvent défendu en lui l'un des orateurs de la liberté [] ". Il avait un coeur farouche et sans humanité, preuve en est " la hache qu'il a fait tomber sur tant de tête ". " La vérité doit actuellement juger son caractère et sa vie ; je dis la vérité et non pas l'horreur qu'il a inspirée et qui sera éternelle. Car la vérité seule est constamment utile []. Si dans le portrait que vous tracez tout est monstrueux, il n'y a aucune lumière à recueillir []. Dès le lendemain de mon entrée dans l'assemblée constituante, j'entendis parler Robespierre. Il n'y avait pas encore de tribune et il parlait au milieu de la salle. La question agitée occupait beaucoup les esprits et l'orateur fixait très peu leur attention. Sa voix se mêlait à un murmure de toutes les voix. Robespierre ne pouvait pas faire cesser ce murmure et ce murmure non plus n'interrompait pas Robespierre ".- Texte intitulé : " De Robespierre " (1 p. infolio). " Je l'ai connu. Ce n'est pas un portrait que je veux tracer. On n'en fera pas un plus piquant et plus ressemblant que Merlin de Thionville. Ce n'est pas non plus une vie de Robespierre que je veux écrire. Robespierre n'était avant la Révolution qu'un écolier et pour placer l'amas de ses folies et de ses forfaits il lui a suffit de trois ou quatre années. C'est dans ces années que je veux chercher principalement les traits vrais de son esprit et de son caractère, le principe et le but de ses actions, les causes de ces événements inouïs dans lesquels on a vu une nation qui triomphait de l'Europe menacée toute entière de l'échafaud [] ".- Texte de 2 pp. in-folio sur 4 colonnes sur la nuit du 9 au 10 août [1792]. " [] Robespierre qui parlait sans cesse contre le Roi ne parlait jamais contre la Royauté, il ne désirait pas que le trône fut renversé mais qu'il fut vacant. La nuit du 9 au 10 août dans cette nuit immortelle qui enfanta la République, Robespierre était à Choisi le Roi ; le 10 au soir, il arrivait à la Commune où il prenait une place et la première parmi les vainqueurs : dans les jours qui précédèrent le 31 mai, tandis que les braves préparaient les dangers et le triomphe de cette journée, Robespierre aux Jacobins ne parlait que de la fièvre qui le consumait, que de l'épuisement de ses forces ; il était hors d'état de voir et de proposer les mesures qui pouvaient sauver la chose publique : quand ces mesures furent prises par d'autres, quand tous les dangers furent passés, quand il ne fut plus question que de dresser l'échafaud des vaincus, Robespierre parut avec toute sa santé et toutes ses forces [] ".- etc.