LOT 0007 Iba N'diaye (1928 - 2008, Sénégal) Sans titre
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Iba N'diaye (1928 - 2008, Sénégal) Sans titre (Jazz), 1983 Encre sur papier Signé, daté "ndiaye 1983" en bas à droite 51,5 × 74,5 cm -- Provenance Paris, Vermot & Associés, 30 juin 2020, lot 66/1 Collection privée, Paris -- Please scroll down for English -- « Iba N'diaye fait partie de cette génération d’Africains d’une importance décisive. » Okwui Enwezor O. Enwezor, F-W. Kaiser, Iba Ndiaye, peintre entre continents, 2002 -- Iba N’diaye: En musique, d’une rive à l’autre Figure marquante de l’art du Sénégal indépendant, Iba N’diaye s’installe en France dès 1948 pour ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il souhaite alors plus que tout apprendre à perfectionner sa technique et étudie avec attention la peinture européenne classique. A l’Académie de la Grande Chaumière, Il se familiarise également avec la sculpture et découvre la statuaire rituelle africaine grâce à son ami Ossip Zadkine, rencontré au célèbre atelier de La Ruche. Nourrie par les mouvements anti-colonialistes de l’époque et la pensée de Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Aimé Césaire sur la négritude, l’oeuvre d’Iba N’diaye emprunte à la culture européenne tout en développant une singularité africaine qu’il transcrit dans son oeuvre, participant ainsi au débat moderniste de l’époque. Parmi les thèmes de prédilection de l’artiste, celui du jazz occupera une place privilégiée, et se retrouvera tout au long de sa carrière. Sur papier ou sur toile, il s’attache à retranscrire le mouvement, les rythmes et l’énergie des concerts. Au niveau formel, N'diaye trouve à travers le dessin au lavis dans lequel il excelle, divers moyens de transposer sur une surface plane la notion illusionniste de la sculpture en trois dimensions étudiée lors de ses premières années parisiennes. Sa peinture puissante, aux contrastes prononcés et aux empattements subtils, va à l’essentiel. Limitant les lignes qui modèlent les formes, c’est la superposition des couches successives qui suggère le mouvement et donne vie à la scène. On imagine aisément l’ambiance des clubs de jazz parisiens qu’il fréquentait assidûment et dont il retranscrit ici l’atmosphère avec brio. Ce sont ces techniques picturales, apprises en Europe, qu’il enseignera à l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar dès 1959, date à laquelle il retourne au Sénégal à l’invitation du président Léopold Sédar Senghor, pour créer un département des Arts plastiques qu’il dirigera jusqu’en 1967. Contrairement aux programmes d’études existants basés sur l’instinct et l’intuition, notamment au Congo, l’enseignement de N’diaye fait appel à des techniques d’atelier formelles et à l’étude de l’histoire de l’art africain et occidental dans un souci de connaissance globale visant à l’affirmation d’une nouvelle identité africaine dans la lignée des indépendances. Il travaille alors aux côtés du peintre Papa Ibra Tall et, sous l’impulsion du président-poète, prépare avec lui l’exposition du premier Festival des Arts Nègres en 1966. Cette manifestation unique en son genre visait, dans la foulée des indépendances de 1960, à affirmer la contribution des artistes et écrivains noirs aux grands courants universels de pensée. D’André Malraux à Aimé Césaire, de Duke Ellington à Joséphine Baker, de Langston Hughes à Aminata Fall, toutes les personnalités du monde noir et au-delà, sont présentes. La même année, Iba N’diaye présente son travail aux côtés de Marc Chagall, Pablo Picasso et Pierre Soulages dans l’exposition inaugurale du Musée dynamique à Dakar. Peintre cosmopolite, il participe à de nombreuses expositions sur plusieurs continents: Brésil, Japon, Corée, Etats-Unis, France, Allemagne, Suède, Finlande et bien sûr, au Sénégal, en Algérie, au Mali... Sa première exposition personnelle à la Maison des Arts de Dakar a lieu en 1962. Il participe ensuite à la 8e Biennale des arts de São Paolo en 1965 puis au premier Festival mondial des arts nègres de Dakar en 1966, au premier Festival panafricain d’Alger en 1969. A Paris, il prend part à l’exposition Art Sénégalais d’aujourd’hui, qui se tient en grande pompe au Grand Palais en 1974 et, en 1981, expose ses oeuvres à New York pour la première fois. Le catalogue qui accompagne l’exposition Iba N’diaye: Evolution of a style, centrée sur le thème du jazz, contient une préface écrite par Lowery S. Sims, alors conservatrice du département d’art moderne du prestigieux Metropolitan Museum of Art. En 1987, le Museum für Völkerkunde de Munich organise la première grande rétrospective des oeuvres d’Iba N’diaye en Europe. Cette exposition voyage au Musée africain de Berg en Dal en Hollande en 1989, et au Musée d’art moderne de Tampere en Finlande en 1990. Dans l’ouvrage qu’il lui consacre, Okwui Enwezor n’hésite pas à le présenter comme l’un des « peintres africains les plus importants et les plus doués de sa génération. N’diaye est un artiste ou, pour être plus précis, un peintre, avant d’être artiste africain ou sénégalais. » -- "Iba N’diaye is part of this generation of Africans of decisive importance." Okwui Enwezor O. Enwezor, F-W. Kaiser, Iba Ndiaye, painter between continents, 2002 -- Iba N’diaye: In music, from one shore to the next A leading figure of the art of independent Senegal, Iba N’diaye moves to France in 1948 to study at the Ecole des Beaux-Arts in Paris. While a student, he longs to perfect his technique and studies classical European painting with attention. At the Académie de la Grande Chaumière, he also becomes familiar with sculpture and explores African ritual statuary thanks to his friend Ossip Zadkine, whom he meets at the famous workshop La Ruche. Enriched by the anti-colonialist movements of the time and the thoughts of Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas and Aimé Césaire on negritude, Iba N’diaye’s work borrows from European culture while developing an African singularity, thus participating in the modernist debate of the times. Among the themes favored by the artist, jazz occupies a pride of place, and can be found throughout his career. On paper or canvas, he strives to retranscribe the movement, rhythms and energy of concerts. On a formal level, N'diaye finds, through the wash drawing in which he excels, various means of transposing onto a flat surface the illusionist notion of three-dimensional sculpture studied during his early years in Paris. His powerful painting, with pronounced contrasts and subtle impastos, goes to the essential. Limiting the lines that shape the forms, it is the superimposition of successive layers that suggests movement and gives life to the scene. One can easily imagine the atmosphere of the Parisian jazz clubs he used to frequent and whose atmosphere he transcribes here with great skill. It is these pictorial techniques, learned in Europe, that he will teach at the School of Fine Arts in Dakar from 1959, when he returns to Senegal at the invitation of President Léopold Sédar Senghor, to create a department of Visual Arts that he directs until 1967. Contrary to existing curricula based on instinct and intuition, seen particularly in Congo, N’diaye’s teaching calls for formal studio techniques and the study of the history of African and Western art in a quest for global knowledge aimed at the affirmation of a new African identity in the wake of independence. He then works alongside the painter Papa Ibra Tall and, under the impetus of the president-poet, prepares with him the exhibition of the first International Festival of Black Arts in 1966. This unique event aimed, in the wake of the 1960s independences, to affirm the contribution of Black artists and writers to the great universal currents of thought. From André Malraux to Aimé Césaire, from Duke Ellington to Josephine Baker, from Langston Hughes to Aminata Fall, key figures of the Black world and beyond, attend the event, which is a resounding success. The same year, Iba N’diaye presents his work alongside Marc Chagall, Pablo Picasso and Pierre Soulages in the inaugural exhibition of the Musée Dynamique in Dakar. A cosmopolitan figure of African art before its time, the artist will take part in numerous exhibitions on several continents: Brazil, Japan, Korea, the United States, France, Germany, Sweden, Finland and, of course, in Senegal, Algeria, Mali... He is shown at the 8th Biennial of Arts of São Paolo in 1965, the first World Festival of Negro Arts in Dakar in 1966, the first Pan-African Festival of Algiers in 1969. In Paris, his work is shown in the exhibition Art Sénégalais d’aujourd’hui, a landmark celebration of Senegalese art held at the Grand Palais in 1974 and, in 1981, his works are exhibited in New York. The catalogue accompanying the exhibition Iba N’diaye: Evolution of a Style, focused on the theme of jazz, contains a preface written by Lowery S. Sims, then curator of the Department of Modern Art at the prestigious Metropolitan Museum of Art. In 1987, the Museum für Völkerkunde in Munich organizes the first major retrospective of Iba N’diaye’s work in Europe. The exhibition travels to the African Museum of Berg en Dal in Holland in 1989, and to the Museum of Modern Art in Tampere, Finland in 1990. In the book that he devoted to his work, Okwui Enwezor presents him as one of the "most important and talented African painters of his generation. N'diaye is an artist or, to be more precise, a painter, before being an African or a Senegalese artist."
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